Making of

Pour la majorité des gens aujourd’hui la photographie se confond à l’usage d’un smartphone, qui fait tout, qui sait tout faire, ça, c’est la version simple comme celle qui raconte que les bébés sont apportés par les pélicans.

La réalité est autre. De nos jours on a autant d’images du matériel pour l’exhiber que des images réalisées avec.
Tout le long de l’existence du site, 6 ans et 70 galeries environ, aucune allusion quant à la façon avec laquelle tout cela a été réalisé.

Explorons ce volet une fois.

Photographier plus de 150 bâtiments représente environ 300-400 clichés.

Il a été prévu d’utiliser du film (la presque totalité des galeries en N&B sont réalisées avec du film et les 5 TSIC, également le même support) et le choix s’est porté vers une solution « alternative » de la pellicule destinée pour le microfilmage/archivage des documents.
Ce type de pellicule, de très basse sensibilité, (1-3 ASA) peut être utilisée qu’aux endroits ou la lumière ne fait défaut, mais si elle est d’une résolution extrême, elle n’offre pas une étendue de spectre très large, on notera l’absence de transition des gris. Pour ceux qui veulent aller plus loin on mentionnera qu’il s’agit de film du type orthochromatique tandis que les pellicules habituelles celles qu’on s’en est servi pendant les années 60 jusqu’aujourd’hui sont du type panchromatique.

Ce type de pellicule a une autre particularité, elle ne dispose pas des perforations et cela nous amène à des solutions particulières. Le premier choix sont des appareils MF qui ont des kits pour utiliser le format 135 et qui entrainent la pellicule par friction au moyen d’un joint torique en caoutchouc.
Le second choix, est l’utilisation d’un boitier modifié pour le besoin spécifique. On enlève avec un cutter les ergots du cabestan qui entraine la pellicule avec les perforations et on ne les remplace pas de l’adhésif double face.
Dans le premier cas, très facilement avec un MAMIYA 6 on arrive à exploiter la totalité de la largeur de la pellicule, 35mm sur une longueur de 55.
Dans le cas des boitiers 135(F301/F90X) l’augmentation du diamètre du cabestan dû à l’ajout du double face le nombre des vues diminue à 30 au lieu de 36 vu que l’intervalle entre deux pdv augmente.
Il est bien sur nécessaire de trouver les bon paramètres de traitement à froid, (ces pellicules sont développées à chaud et à continu, les formats de vente sont de 30 ou 300 m en général pour info une pellicule de 36 poses mesure 1m5) qui assure un développement « faible » pour atténuer le contraste et l’absence de transition entre les noirs et les blancs.

La question légitime qui se pose est pourquoi s’emmerder avec des pellicules qui présentent tant des « spécificités » ?
La réponse elle est pécuniaire, avec le cout de 3-4 pellicules std on n’est pas loin d’acheter un rouleau de 30m frais pour archivage, tout en sachant que leur péremption elle est bien plus longue, (le rouleau utilisé datait de 1988 et fut un temps on trouvait cela pour une poignée de cerises…) le support est en pet, bien plus épais et solide, l’émulsion se raye moins.
Seul inconvénient la gamme des gris, mais pour certains projets c’est parfait et il est à noter, Moriyama il a déjà exploré la voie.
Au moins deux autres projets ont été réalisés avec ce type de pellicule et le traitement est un sujet d’amélioration aussi bien pour le rendu que pour les conditions opérationnelles.

Transformer son débarras en chambre noire, sa cuisine en paillasse de labo et sa sdb en salle de séchage réclame une certaine flexibilité et le groupage des opérations, sans oublier au préalable le bobinage, réalisé sur la table de la sam.
Une fois la vaisselle de faite, il reste les rouleaux à débiter et à ranger dans des pochettes crystal (avec le curl généré par la pellicule enroulée sur son noyau pendant des décennies…et réclament une bonne pile de 33t pour perdre un peu de leur préforme) idoines pour scanner une lourde planche contact dans laquelle on va extraire les fichiers qui nous intéressent en utilisant un verre anti-Newton.

Ces fichiers issus de la planche contact faut les recadrer,-léger- dépoussiérer,-un peu- ajuster, -presque pas- avec les cellules de F301/F90X qui ne se trompent jamais, au contraire de celle du MAM 6…- lutter, -parfois- avec des artefacts, moiré, anneaux de Newton générés par la pochette ou le verre et un ciel vide, les sauvegarder, puis les réduire pour le Web.

A ce stade, faut tout laisser tomber et revenir au moins un mois après pour que le regard saturé puisse se reposer et réaliser le tri, chercher un ordre, une idée motrice, parfois écrire…

Bien sûr, vous posez la question, comme quoi faut faire tout ça, lorsqu’il suffit sortir son smartphone et appuyer sur le bouton ? Ben oui !Vous en faites quoi de la différence ???


Making of

For most people today photography is confused with the use of a smartphone, which does everything, which knows how to do everything, that's the simple version like the one that says that babies are brought by pelicans.

The reality is different. Nowadays we have as many images of the material to show it off as images made with it. Throughout the existence of the site, 6 years and around 70 galleries, no hint as to how it was all done.

Let's explore this pane once.

Photographing more than 150 buildings represents approximately 300-400 shots.

It was planned to use film (almost all the B&W galleries are made with film and the 5 TSICs, same support) and the choice fell on an "alternative" solution of film intended for microfilming / document archiving.
This type of film, of very low sensitivity, (1-3 ASA) can be used only in places where the light is not lacking, but if it has an extreme resolution, it does not offer a very wide spectrum range, note the lack of grey transition. For those who want to go further we will mention that it is orthochromatic type film while the usual films that we used during the 60s until today are of the panchromatic type.

This type of film has another peculiarity, it does not have perforations, and this leads us to specific solutions.
The first choice are MF cameras which have kits to use the 135 format, and which drag the film by friction using a rubber O-ring.
The second choice is the use of a body modified for the specific need. We remove with a cutter the lugs of the capstan which drags the film with the perforations, and we replace them with double-sided tape.
In the first case, very easily with a MAMIYA 6 we manage to exploit the entire width of the film, 35mm over a length of 55.
In the case of the 135 (F301/F90X) bodies, the increase in the diameter of the capstan due to the addition of the double-sided tape, the number of views decreases to 30 instead of 36 since the interval between two frames increases.
It is of course necessary to find the right cold processing parameters (these films are developed “hot” and continuously, the sales formats are 30 or 300 m in general, for info a film of 36 exposures measures 1m5) which ensures a “weak” development to attenuate the contrast and the absence of transition between blacks and whites.

The legitimate question that arises is why bother with films that have so many "specificities"?
The answer is pecuniary, with the cost of 3-4 std films we are not far from buying a fresh 30m roll for archiving, knowing that their expiry date is much longer (the roll used dated from 1988 and there was a time we found that for a handful of cherries…) the support is in pet, much thicker and more solid, the emulsion is less scratched.
The only downside is the grey scale, but for some projects it is perfect, and it should be noted that Moriyama has already explored the way. At least two other projects have been made with this type of film (here and there) and the treatment is a subject of improvement both for the rendering and for the operational conditions.

Transforming his storage room into a darkroom, his kitchen into a lab bench and his bathroom into a drying room calls for a certain flexibility and the grouping of operations, without forgetting the winding beforehand, carried out on the dining room's table.
Once the dishes are done, there are still the rolls to be cut and stored in crystal pouches (with the curl generated by the film rolled up on its core for decades...and require a good 33t stack to lose some of them preform) suitable for scanning a “heavy” contact sheet in which we will extract the files that interest us using an anti-Newton glass.

These files from the contact sheet must be reframed, -slightly- dusted off, -a little- adjusted, -almost not- with the F301/F90X light cells which are never wrong, unlike that of the MAM 6...- fight, -sometimes- with artifacts, moiré, Newton's rings generated by cover or glass and an empty sky, save them, then scale them down for the web.

At this stage, you must drop everything and come back at least a month later so that the saturated look can rest and sort it out, look for an order, a driving idea, sometimes write...

Of course, you ask the question, like what to do all this, when you just must take out your smartphone and press the button?
Well yes! What do you make of the difference???

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